12 avril 2018
Par Marie Gagnon

Quartier DIX30, Griffintown, Urbanova, Symbiocité, voilà une dizaine d’années que les grands complexes multirésidentiels se multiplient en milieu urbain. Certains promoteurs ont toutefois une vision élargie du développement immobilier à grande échelle. Comme REZ Immobilier avec District Union et Rosemont Les Quartiers, deux projets qui misent non seulement sur la mixité occupationnelle, mais également sur la mixité générationnelle.

Filiale de Réseau Sélection, leader québécois des résidences pour aînés, REZ Immobilier a pour vocation de créer des milieux de vie modernes et adaptés aux besoins des différentes générations – milléniaux, générations X et Y, baby-boomers et aînés. « L’idée a commencé à germer en 2016 à la suite d’un sondage réalisé par la firme SOM auprès de nos résidents, relate Réal Bouclin, président et fondateur de Réseau Sélection.

 

« On les a entre autres interrogés sur le quartier idéal et la cohabitation intergénérationnelle, fait-il savoir. Quatrevingts pour cent d’entre eux ont dit vouloir vivre en communauté multigénérationnelle, mais préféreraient des milieux de vie distincts pour chaque strate d’âge. On a poursuivi notre réflexion en regardant ce qu’il se faisait ailleurs, entre autres à Portland et à Vancouver, où des quartiers semblables ont vu le jour. »

 

Ces quartiers sont en réalité des aires TOD (Transit Oriented Development). C’est-à-dire des développements immobiliers structurés autour de pôles de mobilité, comme un train léger sur rail à Collingwood Village en Colombie-Britannique, ou favorisant le déplacement actif, comme à Orenco Station en Oregon, un quartier à vocation commerciale et résidentielle conçu de manière à permettre aux résidents de marcher du centre-ville d’Hillsboro à celui de Portland.

 

Marc-André Plante, maire de Terrebonne; Isabelle Dessureault, première vice-présidente et chef de la direction stratégique et innovation chez Réseau Sélection; Réal Bouclin, président-fondateur et chef de la direction; et Herbert Nunes, vice-président, Développement Québec. - Photo : Réseau Sélection (division REZ Immobilier)

 

Un quartier TOD

À Terrebonne, District Union répond à ces prémisses. Le projet, qui nécessite un investissement de 900 millions de dollars sur dix ans, se déploiera à proximité de la gare du train de l’Est et à la croisée des autoroutes 40 et 640. À terme, de 3 500 à 4  00 logements seront construits sur le site de 2,8 millions de pieds carrés (pi2) que bonifie une offre commerciale d’environ 1,5 million pi2 dans un rayon de deux kilomètres.

 

« C’est un secteur en plein boom économique, signale Réal Bouclin. Tout est à proximité : l’école primaire, l’hôpital, les services et les commerces. Un centre sportif et communautaire est en construction, il y aura également une nouvelle bibliothèque et un complexe aquatique d’ici quelque temps. De notre côté, on pense implanter quelques commerces au basilaire des immeubles, comme un salon de coiffure et une pharmacie. »

 

Défini autour de cinq grands principes – mixité générationnelle, collectivité, proximité, mieux-vivre, temps –, District Union repose sur un urbanisme réfléchi, un design moderne et sur les plus récentes technologies. Le projet offrira en effet des caractéristiques propres aux immeubles intelligents (smart home), comme la domotique et l’internet des objets. De plus, près de 20 % du site sera aménagé en espaces verts et en places publiques, soit l’équivalent de 10 terrains de football.

 

La mixité d’abord

Lancée en novembre dernier et d’une valeur de 114 millions de dollars, sa première phase prévoit 364 logements divisés en trois projets. Pensés pour favoriser la mixité générationnelle tout en respectant l’individualité de chacun, ces projets – Kubica, Quartier Sélect, Yimby – sont conçus pour répondre autant aux besoins des milléniaux et des familles, qu’à ceux des couples sans enfant et des retraités actifs.

 

Le Kubica comptera 80 unités d’habitation et maisons de ville ainsi que 67 logements locatifs dans un immeuble de 17 étages aux allures d’Habitat 67. Il proposera six variantes grâce à des blocs segmentés modulables afin de satisfaire les familles comme les ménages sans enfant.

 

À cela s’ajoutera des espaces communs, tels un lounge, un lave-chien, une aire de jeux intérieure pour enfants, des salles de travail et de réunion, sans compter un gymnase, un stationnement intérieur et des ateliers multifonction.

 

Avec ses lignes élancées rappelant la silhouette des grands hôtels, Quartier Sélect se destine pour sa part à une clientèle de retraités et de semi-retraités. Haut de 18 étages et composé de 172 unités locatives, soit des studios et des logements d’une à trois chambres, l’immeuble de 193 000 pi2 offrira 8 333 pi2 d’espaces communs – gymnase, atelier culinaire, salle de yoga, piscine intérieure, bar sportif – et 3 342 pi2 d’espaces commerciaux.

 

Quant au Yimby, s’adressant aux jeunes professionnels, il sera constitué d’espaces compacts et modulables, y compris des aires communes favorisant les connexions sociales, comme le Yimby Lounge, la cité intelligente, l’espace jeux, le bar et la cuisine collaborative. L’immeuble de huit étages, qui comptera 45 unités locatives, partagera avec le Kubica certaines aires communes, comme les salles de réunion, le stationnement et la piscine extérieure.

 

Plan d’ensemble du quartier District Union. - Photo : Réseau Sélection

 

Trois personas

« Pour concevoir le Yimby, on a formé un comité interne multidisciplinaire dont les membres sont âgés de 23 à 37 ans, confie Philippe Olivier Bouclin, le directeur de la programmation et des projets spéciaux de REZ Immobilier. Ensemble, on a établi trois personas, c’est-à-dire trois modes de vie auxquels on a associé un concept particulier. Définis par et pour des milléniaux, ils peuvent aussi bien interpeler des Y que des baby-boomers. »

 

Brad est défini comme un célibataire aimant les réceptions et la vie nocturne. Son univers se compose d’un lit escamotable avec bureau intégré qui permet de moduler l’espace en fonction du moment. On retrouve le même aménagement du côté de Mathilde et Benoit, un jeune couple à l’âme voyageuse, mais le rangement est plus généreux. Enfin, du côté de Sophie, la travailleuse autonome, le bureau de travail est fixe plutôt qu’intégré au lit escamotable.

 

« Avec le Yimby, on répète le concept développé pour Rosemont Les Quartiers, notre premier complexe multigénérationnel, indique Réal Bouclin. C’était un peu un projet pilote, avec un mix d’unités locatives et en copropriété. Au départ, il a été conçu pour les aînés, les jeunes retraités et les 55 ans et plus. Pour répondre aux besoins du marché, on lui a greffé en cours de route des unités pour les jeunes ménages, MUV condos, et des logements locatifs pour les milléniaux, le Yimby. »

 

Situé dans Rosemont, un secteur en plein renouveau, cet ensemble propose un chez-soi axé sur la verdure, la lumière et une offre commerciale considérable. Construit en quatre phases et visant une ouverture en juillet, le projet totalise 1 309 logements, dont 179 habitations communautaires, pour un investissement global de 250 millions de dollars. Preuve que la formule fonctionne, les appartements pour milléniaux ont déjà tous trouvé preneurs.

 

LE CHOC DES GÉNÉRATIONS

Au sein même de REZ Immobilier, non seulement la famille est à l’honneur, mais la mixité générationnelle aussi. « Depuis quelques années, mon père songeait à la relève de l’entreprise, confie Philippe Olivier Bouclin, directeur de la programmation et des projets spéciaux. À la suite d’une discussion avec les actionnaires, il a décidé d’ouvrir les valves et d’embaucher massivement des jeunes.

 

« Comme les produits multigénérationnels font maintenant partie de nos valeurs, ce mix générationnel permet de susciter les bons questionnements et de répondre aux besoins futurs de l’entreprise », conclut-il.

 

 

 


Cet article est tiré du Supplément thématique – Projets 2018. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !