Décès d'un travailleur du MTQ : une méthode d'arrimage dangereuse

25 avril 2014

Le 21 octobre 2013, sur le site du ministère des Transports du Québec (MTQ), sous le pont Charles-De Gaulle, à Terrebonne, Alain Lapointe, conducteur de camion pour le MTQ, est heurté mortellement par le levier coudé d'une chargeuse sur pneus. Parmi les causes de cet accident, la CSST cible une méthode d'arrimage dangereuse.

 

La Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a rendu publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser les milieux de travail qui effectuent l'arrimage de chargeuses à l'importance de la gestion de la santé et de la sécurité, notamment en ce qui concerne l'identification des risques et la mise en place d'une méthode sécuritaire pour l'arrimage. Au Québec, entre 2008 et 2012, 37 travailleurs ont été frappés mortellement par un objet.

 

Le travailleur est heurté mortellement

Au moment de l'accident, le conducteur de camion guide un opérateur de chargeuse qui s'affaire à installer une chargeuse sur la remorque d'un camion. Une fois la chargeuse installée, le conducteur s'avance sous le godet de la chargeuse, avec des chaînes d'arrimage dans les mains. Il se dirige en se penchant vers les anneaux du cadre de châssis afin de procéder à l'arrimage de la chargeuse sur la remorque. Soudainement, l'ensemble composé du levier coudé, des bras de levage et du godet de la chargeuse descend. Le travailleur, qui se trouve dans la trajectoire de descente du levier coudé, est heurté.

 

Mieux identifier les dangers

L'enquête a permis à la CSST d'identifier trois causes pour expliquer cet accident. D'abord, la méthode pour effectuer l'arrimage est dangereuse, puisqu'elle amène le travailleur à se placer dans la trajectoire de descente du levier coudé de la chargeuse. Ensuite, l'ensemble composé du levier coudé, des bras de levage et du godet est descendu soudainement sur le travailleur effectuant l'arrimage. Enfin, la gestion de la santé et de la sécurité est déficiente en ce qui concerne l'identification des risques et la mise en place d'une méthode sécuritaire pour l'arrimage d'une chargeuse sur une remorque.

 

La CSST interdit la présence de travailleurs sous le godet

À la suite de cet accident, la CSST a interdit la présence de tout travailleur dans l'espace situé entre le godet et le cadre de châssis de la chargeuse lors de son arrimage sur une remorque.

 

La CSST considère que l'employeur, le ministère des Transports du Québec, a agi de manière à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs. Par conséquent, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour ce type d'infractions, l'amende peut varier de 15 698 $ à 62 790 $ pour une première offense, et de 31 395 $ à 156 976 $ s'il s'agit d'une récidive.

 

Mesures de prévention

La CSST rappelle que les méthodes de travail doivent faire en sorte de ne pas exposer un travailleur à une pièce d'équipement qui pourrait amorcer un mouvement de descente pour venir l'écraser.

 

De plus, afin d'éviter qu'un tel accident se reproduise, la CSST demandera à l'Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec d'informer leurs membres des conclusions de cette enquête.

 

Enfin, dans le cadre de son partenariat avec la CSST visant l'intégration de la santé et de la sécurité au travail dans la formation professionnelle et technique, le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport diffusera, à titre informatif et à des fins pédagogiques, le rapport d'enquête dans les établissements de formation qui offrent les programmes d'études Conduite de camions, conduite d'engins de chantier et mécanique d'engins de chantier.

 

Le rapport d'enquête de l'accident est disponible dans le site web de la CSST

 

Source : Commission de la santé et de la sécurité du travail