P & R Desjardins construction : savoir évoluer

17 janvier 2014

Une entreprise doit savoir sans cesse évoluer pour se démarquer année après année dans l’industrie. Comme P & R Desjardins construction.

Par Aurore Lehmann

 

Bon an mal an, P & R Desjardins réussit à se maintenir au rang des leaders de la construction en sol québécois. Comme en témoigne le volume d’affaires de l’ordre de 33,7 millions de dollars rapporté par l’entreprise familiale pour 2012 – une hausse de quelque 7,4 millions par rapport à l’exercice précédent, après avoir vu à l’exécution de près de 240 mandats dans ses deux champs d’activité : l’aménagement intérieur d’espaces commerciaux et institutionnels ainsi que la menuiserie architecturale.

 

Et ce n’est pas un hasard si cette entreprise montréalaise se démarque depuis plus de 50 ans au sein d’une industrie toujours plus compétitive. Non seulement se fait-elle un devoir de demeurer au diapason de l’évolution de l’industrie et de faire siennes les meilleures pratiques de construction, mais aussi s’assure-t-elle de bien accompagner le client et de livrer la qualité qui a fait sa réputation d’une génération à une autre.

 

Il faut dire que le mot tradition prend tout son sens chez cet entrepreneur général fondé en 1960. « Mon père était déjà dans la construction et mes deux frères, qui ont gradué en génie, ont travaillé pendant quelques années dans le secteur avant de lancer P & R Desjardins », relate Marc Desjardins, qui a cédé les rênes de l’entreprise à son fils Marc-Antoine en 2011.

 

Investir un créneau

Lorsque P & R Desjardins Construction voit le jour, l’époque est aux grands travaux. Et avec l’avènement d’Expo 67, Montréal est en ébullition. L’entreprise se positionne immédiatement dans le créneau des aménagements intérieurs, spécifiquement au centre-ville : « Nous nous sommes dirigés vers cette partie de l’industrie, relate Marc Desjardins, parce que nous pensions avoir une chance de nous y démarquer. »

 

À l’évidence avec raison. Les résultats ne se font pas attendre et l’entreprise grandit continuellement, consolidant toujours un peu plus sa notoriété. Mais c’est en 1988 qu’elle passe réellement à un niveau supérieur, alors que Phyllis Lambert fait appel à ses services pour réaliser l’aménagement intérieur du Centre Canadien d’Architecture. Un contrat de 10 millions de dollars qui lui permettra de faire sa marque dans les ouvrages de prestige et lui ouvrira la porte à de nouveaux contrats d’importance. Comme l’aménagement du rez-de-chaussée de l’édifice Sun Life au début des années 90.

 

Si le CCA fait appel à l’entreprise des frères Desjardins, c’est notamment parce qu’elle possède sa propre ébénisterie, la Menuiserie Mont-Royal. Au moment de sa création en 1975, la famille voit une opportunité de parfaire et de compléter le service déjà offert en permettant le choix de matériaux de qualité supérieure et le contrôle de la finition en fonction des besoins spécifiques de chacun des clients. Sans compter un meilleur contrôle sur les échéanciers.

 

Ajouter de la valeur

« La menuiserie, c’est clairement ce qui nous distingue, dit Marc Desjardins. Nous travaillons de manière intégrée. » À cet égard, le chantier du CCA aura représenté un moment clé dans le développement de P & R Desjardins ; l’occasion de faire montre de la valeur ajoutée représentée par la menuiserie. « C’est ce qui nous a permis d’intégrer la ligue des champions, renchérit Marc-Antoine Desjardins. Plus de 20 ans plus tard pas un seul placage n’a craqué. C’est impeccable. »

 

Menuiserie Mont-Royal compte à son actif de nombreuses réalisations parmi lesquelles le mobilier de l’exposition permanente du Musée des beaux-arts de Montréal et celui de résidences de prestige à Montréal, New York ou Washington, ainsi que les comptoirs d’embarquement de l’aéroport Montréal-Trudeau. Elle s’est par ailleurs vu confier la réalisation d’aménagements dans le secteur résidentiel, à la demande de certains de ses clients.

 

Aujourd’hui située à la même adresse que P & R Desjardins, elle fait partie intégrante de la vision globale de l’équipe de direction. Une réunion qui fait la fierté de Marc-Antoine Desjardins, qui insiste sur l’importance de devoir répondre aux attentes d’une clientèle habituée au meilleur depuis les débuts.

 

Diplômé en architecture et en gestion, Marc-Antoine Desjardins marque, à partir de son arrivée dans l’entreprise en 2001, une nouvelle étape dans l’évolution de l’entreprise familiale. Il participe notamment en 2005 aux rénovations des espaces publics de l’hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth. Une réussite qui ouvrira les portes de plusieurs autres contrats de prestige, parmi lesquels les aménagements des salons VIP Air France et Air Canada. Ou encore la construction des sept étages des nouveaux bureaux des avocats McCarthy Tétrault.

 

S’ajuster aux changements

Le défi du président de P & R Desjardins aujourd’hui : assurer la continuité de 50 ans de savoir-faire, tout en tenant compte des nouvelles réalités du marché. « Les attentes sont grandes et le marché est plus compétitif, souligne-t-il. De nouveaux joueurs arrivent constamment. Il nous faut savoir nous adapter en permanence, anticiper les changements. »

 

L’entreprise s’est notamment ouverte au créneau de l’aménagement intérieur écologique ces dernières années. Par exemple avec celui de la salle d’exposition montréalaise de Teknion, une réalisation en attente de la certification LEED-CI (Commercial Interiors) Platine. « Nous ne pouvions pas rester à côté de la vague, rester statique, observe Marc-Antoine Desjardins. Il nous faut être constamment en développement, prêts à saisir les opportunités. »

 

Se démarquer en accompagnant le client est un autre ingrédient de la recette du succès de P & R Desjardins. « Nous ne nous contentons pas d’intervenir une fois la conception du projet parachevée, note le président de l’entreprise. Nous sommes présents en amont, aux côtés de nos clients. Notre modèle d’affaires est construit autour de leurs besoins. »

 

Actuellement, P & R Desjardins travaille notamment sur l’aménagement des ateliers d’artistes de la rue De Gaspé. Un projet d’envergure : « C’est à la fois passionnant et complexe. Dans ce projet, 80 % de notre travail est dirigé vers la gestion. Nous orientons, nous conseillons. » Être une solution pour ses clients, c’est ce vers quoi continue encore et toujours de tendre l’entreprise.

 

 

RÉTENTION DE LA MAIN-D’OEUVRE

P & R Desjardins doit faire face à une rareté de la main-d’oeuvre dans le centre-ville de Montréal, notamment en raison de la réalisation de grands projets publics. Marc-Antoine Desjardins précise : « Nous sommes en compétition avec de grands chantiers, comme celui du CHUM, qui offrent de très bonnes conditions de travail, la plupart du temps de jour, tandis que nombre de nos travaux doivent s’effectuer la nuit. Si nous voulons garder nos ouvriers, il faut pouvoir les occuper 12mois par année, nous n’avons pas le droit d’avoir des mois sans projet. » P & R Desjardins mise donc sur la fréquence des projets pour retenir la main-d’oeuvre.