La résilience des femmes sur les chantiers de construction

  • Fondée en 2010, Les Elles de la construction est un organisme sans but lucratif dont la mission est de promouvoir la place des femmes dans le secteur de la construction, et ce, à différents niveaux : entrepreneures, chargées de projet, femmes de métier, professionnelles et étudiantes.

7 avril 2015 |

Le 29 janvier dernier, les Elles de la construction recevait, dans le cadre d'un 5 à 7, deux générations de femmes ingénieures, pour parler de la résilience des femmes sur les chantiers de construction. 

Cette rencontre mémorable avec deux femmes extraordinaires qui témoignent de leur expérience sur les chantiers, a suscité beaucoup de témoignages, parfois drôles, parfois désolants, de la part des participantes.

 

Silina Debes est ingénieure depuis 15 ans et gestionnaire de projet polyglotte (français, anglais, espagnol, arabe et italien). Elle a des aptitudes particulières pour le développement d’affaires et la gestion d’équipes multidisciplinaires. Elle gère toutes sortes de projets de construction ou de rénovation. Mme Debes travaille dans le secteur privé, institutionnel, municipal, provincial et fédéral. Parce qu'elle était une femme immigrante, affirme-t-elle, il a fallu qu’elle travaille trois fois plus fort pour y arriver. Mais avec la persévérance, la discipline et beaucoup de volonté, elle a réussi à se réaliser.

 

Melodie Kanho, ingénieure depuis cinq ans, est polyglotte également (français, anglais, espagnol, arabe). Elle a été embauchée dans une entreprise spécialisée dans la canalisation souterraine. Ses clients sont principalement Hydro-Québec, CSEM, MTQ et les promoteurs dans les nouveaux développements. Elle passe 90 % de son temps sur les chantiers de construction.

« Ce qui ne te tue pas te rend plus fort. »

 

Pendant la présentation, les deux femmes ont insisté sur les aspects positifs de leurs expériences vécues sur les chantiers. Car, selon Silina et Melodie, se sont les expériences positives qui nous font avancer. Il y a un proverbe qui dit : « Ce qui ne te tue pas te rend plus fort ». Donc, les deux femmes ont souligné à travers leurs témoignages leurs forces et leurs compétences, et elles ont mis en valeur la résilience qui leur a donné la capacité, malgré tous les obstacles, de réussir à passer au travers des défis.

 

Pour Silina et Melodie, la capacité de résilience constitue des forces. Elles ont parlé de leur expérience personnelle en tant que femme dans un milieu à prédominance masculine, et elles ont souligné les forces suivantes : Tolérance - Confiance en soi - Estime de soi - Patience - Connaitre nos compétences - Être compétente – Professionnalisme - Contrôle des nerfs et des émotions - Penser plus loin - Avoir l’esprit d’équipe - Se concentrer sur le travail pour dévier et canaliser notre émotion - Ne pas montrer de faiblesse -  Garder son calme, son sang-froid.


Les deux femmes ont maintenant développé des réflexes de défense qui s'expriment de différentes façons : la répartie rapide, l'humour, la dérision, le laisser-faire, et bien d'autres attitudes qui leur ont permis de prendre leur place et persévérer dans le métier qu'elles ont choisi.

 

Les participants à la conférence ont été appelés à raconter leur expérience tout en soulignant les forces qu'elles ont utilisées pour passer à travers leurs défis. Plusieurs autres forces ont été ressorties. Des mots comme - adaptation - acceptation - courage - rebondir - endurance - tolérance -  sens de l'humour - pas de rancune - audace - persévérance - prendre l’action - se tenir debout - initiative - résument bien toute l'émotion ressentie par les femmes qui, avec le temps, ont fait preuve de résilience sur un chantier de construction.

 

Plusieurs femmes qui assistaient à la soirée - menuisière, peintre, mécanicienne, manœuvre, ingénieure, entrepreneure, gestionnaire de projet, etc. - toutes ont vécu à un moment donné de leur carrière des moments difficiles qu'elles ont surmontés par la résilience.

 

Les conseils de Silina et Melodie

Les deux conférencières s'entendent pour dire aux femmes, que peu importe le métier qu'elles exercent en construction, elles doivent prendre leur place, mettre de l'avant leurs compétences et ne pas hésiter à sortir les forces qui ont été mentionnées précédemment, pour vaincre les obstacles et avancer dans leur carrière.

 

De plus, il faut se rappeler que, peu importe qu’on soit un homme ou une femme, on utilise les mêmes forces de résilience pour aller de l'avant dans notre vie professionnelle et privée.

 

Comités pour venir en aide aux femmes

En 2015, les Elles de la construction a mis sur pied sept comités dont le rôle vise à répondre de façon plus spécifique aux besoins des membres en les impliquant davantage. Parmi ces derniers, il y a le Comité intégration des femmes immigrantes, mis sur pied pour supporter et faciliter l'intégration des femmes immigrantes qui ont travaillé dans le domaine de la construction dans leur pays d'origine et qui souhaitent poursuivre leur métier au Québec. Il s'adresse également aux femmes immigrantes qui ont poursuivi des études au Québec dans un métier de la construction. Madame Silina Debes est la présidente du comité.

 

Il y a également le Comité casque rose, qui est un groupe d'entraide pour les femmes qui travaillent sur les chantiers de construction au Québec. Ces groupes sont offerts aux membres en règle des Elles de la construction. L'adhésion aux Elles de la construction se fait via son site web au : www.ellesdelaconstruction.com.

 

Dans le but de faciliter l'intégration des femmes, les Elles de la construction offre l'adhésion gratuite à toutes les femmes étudiantes à temps complet dans une profession ou un métier en construction. Les Elles de la construction reconnait l'importance pour les jeunes femmes de développer des réseaux de contacts en construction le plus tôt possible pour augmenter leurs chances de trouver un stage et un premier emploi.

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