Remplacement de la toiture du Stade olympique

22 mars 2024
Mise à jour le

Après des années de réflexion sur l'avenir de ce monument iconique montréalais, on posera bientôt un tout nouveau toit sur ce bâtiment conçu par l’architecte français Roger Taillibert et constituant le plus vaste amphithéâtre au pays.

Avec plus de 20 000 déchirures, la toiture du Stade olympique est effectivement rendue en fin de vie utile. Son remplacement est donc devenu nécessaire, et ce, à court terme.

 

En février 2024, le gouvernement du Québec annonçait donc qu’il allait de l'avant avec ce projet visant notamment à redonner à cet emblème québécois son plein potentiel et sa pleine fonctionnalité, ainsi qu’à conserver le caractère distinctif ayant fait sa renommée dans le passé.

 

Le projet s'inscrit en continuité avec les investissements réalisés pour dynamiser le Quartier olympique et l’objectif de faire du Parc olympique un pôle économique pour l’est de Montréal.

 

Une toiture fixe pour cinquante ans

Le nouveau toit sera fixe, muni d’un revêtement rigide permettant d’exploiter le stade toute l’année et d'une durée de vie de cinquante ans. Reposant sur des études exhaustives et revue par des comités d’experts et des ingénieurs en structure de renommée mondiale, cette solution s’est avérée la meilleure en matière de coût et de fiabilité.

 

Cette nouvelle toiture comportera également un cerceau transparent en verre. Cet élément caractéristique deviendra la plus grande fenêtre sur le ciel à Montréal, permettant d'inonder l'enceinte de la lumière du jour ou d'offrir au public une vue sur la nuit étoilée et d'ainsi faire honneur à l'idée de son concepteur.

 

Les travaux prévoient également le remplacement de l’anneau technique, l’élément de béton ceinturant actuellement l’ouverture de l’enceinte principale. D’une hauteur de 4,6 mètres, il contient les systèmes électriques et mécaniques, tels que l’éclairage, la sonorisation ainsi que la ventilation. Il sera remplacé par un anneau technique plus fonctionnel et léger, fait d’acier, mais ayant une forme architecturale vue de l’intérieur semblable à l’anneau technique actuel en béton.

 

Transformer la métropole en acteur événementiel incontournable

Seule enceinte québécoise pouvant rassembler plus de 50 000 personnes, le Stade olympique subira une réfection qui permettra à Montréal d'accueillir des événements d’envergure.

 

Cette transformation nécessitera des travaux de ventilation, d’éclairage et de contrôle de la résonance acoustique flexibles aux besoins et paramètres spécifiques de chacun des événements.

 

Selon les estimations, ce projet permettra de multiplier par cinq le nombre d’événements annuels du Parc olympique, de doubler son nombre de visiteurs et de quasiment tripler les revenus bruts.

 

Coût

870 millions $

 

Donneur d’ouvrage

Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique

 

Gestionnaire du projet

Groupe Construction Pomerleau-Canam

 

Grandes phases et échéancier des travaux

Les travaux s'échelonneront sur quatre ans.

 

Le projet de remplacement de la toiture se décline en trois volets :
 

  • le démantèlement de la toiture actuelle;
  • le démantèlement et le remplacement de l'anneau technique;
  • et la construction de la nouvelle toiture.

 

En cours

  • Travaux exploratoires

 

À venir

  • Élaboration des plans et devis détaillés pour la construction de la nouvelle toiture et du nouvel anneau technique
  • Démantèlement de la toiture et de l’anneau technique actuels : été 2024
  • Construction du nouvel anneau technique : été 2025
  • Montage et installation de la toiture : 2025 à 2027
  • Réouverture : 2026
  • Mise en service et réception avec réserve : fin 2027

 

Une histoire mémorable

L’histoire du Stade olympique est parsemée de péripéties. En voici quelques dates clés :

 

1969 : L’organisation des Jeux de la XXIe Olympiade d’été 1976 est confiée à la Ville de Montréal.

 

1973 : Les travaux d’excavation débutent. On enlève environ 2 120 000 mètres cubes d’argile et de calcaire.

 

1974 : En août, les premiers piliers du Stade, coulés sur place, commencent à surgir du sol. Il reste à peine deux ans pour terminer l'œuvre à temps.

 

1975 : Les travailleurs débrayent pendant six mois, revenant sur le chantier à la fin du mois d’octobre. Les travaux de construction accusent un retard important, mettant en péril la tenue des Jeux olympiques devant débuter le 17 juillet de l’année suivante. On décide de ne s’en tenir qu’aux travaux strictement essentiels à la tenue des Jeux et d’élaborer un nouvel échéancier. Les imprévus techniques, la hausse massive du prix de l’acier et des surprises concernant les caractéristiques du sol s’enchaînent, impactant à la fois les coûts prévus et les travaux.

 

1976 : Inauguration du Stade olympique, juste à temps pour les Jeux olympiques d’été, bien que la tour inclinée ne soit pas encore terminée et qu’aucun toit ne couvre l’aire de jeu.

 

1978 : Le gouvernement du Québec choisit d’aller de l’avant avec le concept prévu par l’architecte Roger Taillibert pour couvrir le nouveau stade, soit celui d’une toile rétractable dans la tour.

 

1987 : Une décennie après les Jeux, la tour inclinée atteint son élévation finale et le toit mobile de Kevlar est finalement hissé et déployé.

 

1988 : Un peu plus d’un an après son installation, la toile de cette première toiture se déchire à deux endroits lors d’une tempête, puis encore à de multiples reprises dans les années subséquentes.

 

1993 : Pour éviter de nouvelles déchirures, on abandonne le concept de rétractabilité de la toiture. La toile est fixée et ne sera plus jamais remontée.

 

1997 : Au terme d’un appel d’offres lancé l’année précédente, un contrat est signé pour remplacer la toiture de Kevlar par une deuxième toiture de 350 mètres carrés faite de fibre de verre recouverte de téflon et composée de 63 panneaux, reposant sur un treillis de câbles d’acier.

 

1998 : Le deuxième toit du Stade olympique est installé.

 

1999 : Sous le poids de la neige, un panneau du nouveau toit se déchire, entraînant un déversement de neige, de glace et d’eau dans la salle principale. Des procédures judiciaires s’entament. Au fil des années, cette deuxième toile fait l’objet de nombreuses réparations.

 

2002 : Appel de manifestation d’intérêt pour un troisième toit. Au cours des années qui suivent, les appels de candidatures pour réaliser le projet se succèdent, mais sans succès.

 

2008 : La proposition technique de l’unique candidat finaliste, SNC-Lavalin, est approuvée.

 

2017 : Le Dossier d’opportunité pour le remplacement de la toiture obtient finalement le feu vert du Conseil des ministres.

 

2019 : Lancement de l’appel de qualification visant à trouver des candidats compétents pour la conception, la construction, le financement et l’entretien de la nouvelle toiture.

 

2020 : Le Groupe Pomerleau-Canam, unique firme se qualifiant pour travailler sur le projet, obtient le contrat.

 

2023 : On détermine que l’anneau technique devra finalement être remplacé. Lancement d’un avis d’intention.

 

2024 : Le dossier d’affaires soumis au gouvernement du Québec est approuvé par ce dernier, donnant ainsi le feu vert à l’investissement de 870 millions prévu pour ce projet de nouveau toit. En février, le Parc olympique et le Groupe Construction Pomerleau-Canam (GCPC S.E.N.C.) signent le contrat permettant le début officiel des travaux de remplacement de la toiture.

 

Pour suivre l’évolution du chantier.