Espace Riopelle au MNBAQ : déconstruction puis reconstruction muséales

30 mai 2025
Par Elizabeth Pouliot

Fait d’acier, de bois, de zinc et de verre, l’Espace Riopelle, qui s’insèrera entre deux pavillons existants, est présentement en construction.

Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) a reçu un don de taille de la part de collectionneurs et mécènes, membres fondateurs de la Fondation Jean Paul Riopelle, soit plus de 60 œuvres du grand maître d’une valeur de 120 M$ ainsi qu’une somme conséquente, 25 M$, pour la réalisation d’un bâtiment. Réputé pour peindre des toiles imposantes, Jean Paul Riopelle nécessitait que le musée lui conçoive un espace dédié.

 

Un lieu digne de l’œuvre

Le pavillon central reliant le pavillon Charles-Baillairgé et le pavillon Gérard-Morisset du MNBAQ allait donc devoir être déconstruit pour permettre la construction d’un nouveau bâtiment plus approprié. « L’objectif était de créer un lieu digne de l’œuvre de Jean Paul Riopelle et surtout capable d’accueillir les œuvres de grand format récemment données au musée », explique Jean-François Fusey, directeur du projet à l’interne.

 

Il s’agira d’une structure combinant acier et bois, avec un revêtement extérieur et une toiture en zinc. La construction sera dotée d’un porte-à-faux arrière, également réalisé en zinc. « Cette configuration vise à répondre aux exigences techniques des œuvres à exposer », ajoute M. Fusey.

 

L’un des principaux défis du projet a d’ailleurs consisté à gérer adéquatement les œuvres rangées dans les réserves du musée, situées sous le pavillon à déconstruire et sous le site de la future construction. Le mouvement, la poussière ainsi que la vibration peuvent occasionner des dommages. « Certaines œuvres ont donc dû être déplacées pour permettre les travaux. Et pour celles restées sur place, des mesures de sécurité importantes ont été mises en place, telles que la fixation aux étagères, le recouvrement contre la poussière et l’installation de capteurs de vibrations », souligne le directeur du projet.

 

Un design intégré

Des pratiques inspirées du développement durable ont été intégrées à la conception de l’Espace Riopelle. « Les mesures facilement applicables ont été identifiées et mises en œuvre dans le cadre d’un processus de design intégré entre les architectes (FABG), les ingénieurs (AtkinsRéalis) et le gestionnaire de projet (CIMA+) », illustre M. Fusey. Une attention particulière a été portée à la récupération des matériaux, comme le lanterneau de verre, et l’entrepreneur (CONCREA) a appliqué une politique de gestion des déchets rigoureuse.

 

Ce printemps, la structure principale en acier et en bois est en cours d’installation. Certaines reconstructions internes sont également en cours et l’équipe travaille à construire les salles mécaniques, à l’intérieur du bâtiment. Cet été, l’étape principale consistera à ériger les murs de verre — un chantier majeur — afin de fermer complètement le bâtiment avant l’automne et de pouvoir passer aux travaux intérieurs ensuite.

 

La livraison du bâtiment est prévue pour le printemps 2026, mais l’ouverture au public n’est planifiée, elle, que pour l’automne de la même année. Car dans une construction muséale de ce type, un délai de cinq à six mois est nécessaire pour aménager les différents espaces, notamment les salles d’exposition. « Elles exigent des conditions d’ambiance précises en termes de température et d’humidité avant même l’installation des œuvres. Ce processus inclut aussi la scénographie complète », termine le directeur du projet.

 

À noter que l’Espace Riopelle, réalisé pour un coût de 84 M$, comptera aussi un café, une billetterie, une boutique et une salle audiovisuelle.

Cet article est paru dans l’édition du 15 mai 2025 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.