[#çavabienaller] Une technologie de haute voltige développée par Hydro-Québec

27 mars 2020
Par Marc-Antoine Côté

Hydro-Québec s’associait récemment à Drone Volt pour l’industrialisation d’une technologie dédiée à l’inspection de lignes de transport d’électricité à haute tension. L’aboutissement d’un long travail de recherche mené par la société d’État que nous explique ici deux de ses acteurs.

La tâche n’était pas simple. Mais force est d’admettre qu’au terme de plus de trois ans de conception, les résultats s’annoncent probants. Bien qu’encore à l’étape de prototype, il est facile pour Matthieu Montfrond, ingénieur dans l’équipe de robotique d’inspection et de maintenance, d’imaginer tous les avantages que comportera le LineDrone.

 

« Ça va permettre d’aller chercher des mesures extrêmement précises sur l’état de santé des équipements sans avoir à faire une ascension de pylône, sans avoir à couper l’énergie dans la ligne, donc sans interruption de service. Et le déploiement sera très rapide par rapport aux autres moyens de déployer nos sondes, qui nécessitent plus de temps pour s’installer. »

 

Plusieurs défis se présentaient à Hydro-Québec lors de l’acquisition, en début de projet, d’un drone de base auprès d’une entreprise du Québec. Il fallait en effet permettre à cette plateforme d’être immunisée contre le champ magnétique et de résister à des tensions pouvant atteindre les 315 000 volts, en plus de lui greffer toute une gamme de capacités robotiques et d’y intégrer les sondes.

 

Un détail important puisque ce sont ultimement ces sondes qui rendent possible l’évaluation de l’état de santé des équipements. Développés par l’équipe Robotique de l’Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ), ces capteurs (LineOhm et LineCore) sont conçus pour être positionnés directement sur une ligne à haute tension, pouvant ainsi mesurer la résistance électrique d’un manchon (jonction entre deux lignes à haute tension) et l’épaisseur résiduelle de zinc qui s’y trouve. Des informations qui permettent à terme de grandes économies.

 

Nadine Ibrahim, Matthieu Montfrond, Christian Bélanger, Hugues Morissette, Jean Matte et Frédéric Laguë de l’IREQ en compagnie d’Olivier Gualdoni, Martin Laporte, et Stefano P.A. Valentini de Drone Volt - Crédit : Hydro-Québec

 

« Les impacts financiers pour un produit comme celui-là sont majeurs chez Hydro-Québec », renchérit Frédéric Laguë, chef par intérim de l’équipe de robotique d’inspection et de maintenance. « Si on est capable d’inspecter une ligne sans l’arrêter momentanément, et en plus de déterminer qu’une ligne, qui était normalement en fin de vie peut durer encore quelques années, l’impact sera majeur pour les investissements de TransÉnergie. »

 

Et si le prototype développé se veut déjà efficace, sa robustesse et sa fiabilité ayant été mises à l’épreuve par l’inspection d’une centaine de manchons lors de la dernière année, c’est son industrialisation par Drone Volt qui viendra en optimiser l’utilisation sur le terrain.

 

L’entreprise, qui se spécialise en intelligence artificielle embarquée et en fabrication de drones civils professionnels, pourra par exemple en améliorer le temps de vol, permettre le transport de charges plus lourdes et faciliter son utilisation.

 

« Ils vont vraiment penser son déploiement en chantier, alors que pour nous, notre mission dans les trois dernières années était vraiment de trouver comment le rendre résistant au champ électromagnétique et comment y intégrer nos sondes. On a des résultats, ça fonctionne, mais ce n’est pas optimisé pour un usage courant », explique Matthieu Montfrond.

 

Les concepteurs derrière ce projet chez Hydro-Québec ont d’ailleurs très hâte d’assister à l’implantation de la version industrialisée du drone, autant au sein de la société d’État qu’ailleurs dans le monde.

 

Si cette mission peut être dite accomplie pour le centre de recherche d’Hydro-Québec, d’autres pourraient également découler de l’entente avec Drone Volt.

 

« Le fait d’avoir un partenaire industriel, parce qu’on a des équipes quand même restreintes au centre de recherche, va nous permettre de continuer plein de développements, par exemple en intelligence artificielle. [...] On s’entend que ce sera sur quelques années, mais on sera en mesure avec un partenariat comme celui-ci de commencer les travaux », conclut Frédéric Laguë.

 

#çavabienaller... sur tous les chantiers !

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et vous rappeler que cette pause n’est pas une fin en soi.