Des pistes pour accroître la productivité de l'industrie de la construction

L'Institut du Québec (IDQ), en partenariat avec la Commission de la construction du Québec (CCQ), s'est penché sur une nouvelle étude portant sur les pistes pour accroître la productivité de l'industrie de la construction et la qualité des emplois.

De cette étude, certaines priorités émergent : mieux planifier les projets, former davantage de travailleurs – les gestionnaires surtout – et mieux utiliser chaque ressource pour bâtir plus efficacement. 

 

Rehausser les compétences des travailleurs… et des gestionnaires

La pénurie de main-d'œuvre au Québec a changé le profil des travailleurs de la construction : la proportion de nouveaux salariés sans diplôme professionnel est passée de 43 % en 2014 à 75 % en 2023.

 

Si cette ouverture aux non-diplômés répond à court terme aux besoins de recrutement, elle comporte aussi des risques importants : elle décourage la formation (les inscriptions aux DEP en construction ont chuté de 8 % depuis 2013) et nuit à la rétention (40 % des non-diplômés quittent l'industrie après cinq ans, contre 24 % des diplômés).

 

Accélérer l'adoption de pratiques innovantes

Dans un secteur composé surtout de petites entreprises et de projets uniques, il est souvent plus efficace d'adopter des solutions déjà éprouvées que d'en créer de nouvelles sur mesure.

 

Pour favoriser cette transformation, il devient avantageux de miser sur la collaboration entre entrepreneurs (comme des plateformes de partage de ressources ou de bonnes pratiques), sur une réglementation qui encourage l'innovation (par exemple, exiger l'usage du BIM dans les appels d'offres) et sur un meilleur lien avec la recherche.

 

Accélérer l'adoption de technologies tout au long de la chaîne de valeur

L'analyse des technologies utilisées dans le secteur de la construction à l'échelle mondiale montre que le plus grand potentiel d'innovation se situe dans la planification et la gestion, plus que sur les chantiers eux-mêmes.

 

D'abord, la gestion numérique des documents et des flux de travail (sans papier) devrait devenir la norme pour tous les projets, petits ou grands. Ensuite, les outils de « construction 4.0 » – comme le suivi en temps réel, ou encore les capteurs et l'Internet des objets – pourraient être mieux exploités, en particulier pour les projets d'envergure.

 

Se regrouper pour réaliser des économies d'échelle

Dans ce secteur fragmenté, les partenariats et consortiums sont porteurs. Les approches des grappes industrielles offrent aussi des solutions : sous-traitance accrue, mise en commun des ressources et partage des meilleures pratiques.

 

Mieux administrer la réglementation

Si les normes protègent la main-d'œuvre, l'environnement, l'urbanisme, le patrimoine et les marchés publics, elles peuvent aussi affecter la productivité. Les changements législatifs apportés en 2024 visent à l'améliorer. Une meilleure administration de la réglementation, notamment des délais de permis, reste toutefois possible.

 

Source : Institut du Québec