Québec confirmait plus tôt au printemps 2022 des investissements de près de 6,8 G$ dans les infrastructures routières, maritimes, ferroviaires et aéroportuaires de la province pour la période 2022-2024. La part du lion revient évidemment à l’entretien des surfaces de roulement et des ouvrages d’art, et ce, dans chacune des 18 directions territoriales que compte le ministère des Transports (MTQ).
Cette enveloppe – comparativement aux 6,4 G$ qui avaient été prévus pour 2021- 2023 – se décline de la façon suivante, explique Nicolas Vigneault, porte-parole du Ministère.
« Environ 1,4 G$ visent à assurer des chaussées qui sont en bon état, 2,6 G$ vont du côté des structures – on parle de ponts, de ponceaux et de ponts d’étagement. Puis 2,2 G$ vont dans l’amélioration du réseau, de façon générale, incluant des sommes qui donnent parfois suite à des recommandations du Bureau du coroner.
« Si je poursuis la répartition, on en a pour 123,5 M$ dans les projets aéroportuaires et 1,8 M$ pour les projets maritimes. » Dans le premier cas, il s’agit de réfection d’aérogares et de pistes d’atterrissage, le MTQ assurant la gestion de plusieurs aéroports, souvent situés dans de plus petites localités du nord du Québec. En ce qui a trait aux investissements maritimes, les sommes ne paraissent pas importantes, fait remarquer le porte-parole.
Il précise toutefois qu’à la suite de l’entente fédérale-provinciale, la responsabilité de l’entretien d’un nombre croissant de quais (remis toutefois en bon état) est transférée à Québec – le dernier en lice étant celui de Percé – et que, conséquemment, ce poste budgétaire devrait aller en s’appréciant au fil des années à venir.
« Par ailleurs, il y a quand même des projets ferroviaires d’importance au Ministère au cours des trois prochaines années. On parle de 225,7 M$. Nous chapeautons actuellement deux grands projets : celui de la réfection du Chemin de fer Québec Central, dans le secteur de Thetford Mines, qui dessert plusieurs localités de la Beauce. Il est actuellement en planification », note Nicolas Vigneault, qui précise que, parallèlement, des investissements sont consacrés à l’entretien de ces infrastructures.
« Dans le cas du chemin de fer de la Gaspésie, le tronçon 1 est fonctionnel. Nous sommes maintenant au tronçon 2. Ce sont des travaux majeurs qui doivent être effectués à plusieurs endroits. Il y a des structures complètes à changer. Il y a de plus 15,2 M$ affectés au maintien en bon état des ponceaux et des structures situés près des emprises ferroviaires. »
En outre, ajoute le porte-parole du MTQ, des interventions complexes sont planifiées pour minimiser l’impact des changements climatiques, par exemple, ou des marées sur la voie ferrée. On pense d’emblée à de l’enrochement de certaines portions du trajet et même, dans les prochaines années, au déplacement de la voie ferrée sur une certaine distance.
Enfin, un montant de 1,13 G$ est assumé par des partenaires, les municipalités notamment, dans le cadre de programmes de voirie locale menés conjointement avec le MTQ.
Le maintien des actifs priorisé
Le budget triennal est ventilé en fonction des inspections effectuées par le Ministère. Aux deux ans pour les structures plus âgées. « Le pont de l’ile d’Orléans en est un exemple. Afin de s’assurer que tout est sécuritaire, en attendant la mise en service du nouveau pont en 2027, les inspections déterminent la nature des travaux d’entretien qui doivent être effectués.
« La priorisation des projets et des investissements, soutient Nicolas Vigneault, c’est d’une part le maintien du réseau routier, essentiel pour le transport des personnes et des marchandises. Et il y a une portion des investissements qui est consacrée à l’amélioration du réseau routier. Mais, si l’on regarde les investissements des dernières années au Ministère, il n’y a pas de nouvelles routes ou de portions de routes qui sont construites. C’est beaucoup axé sur l’entretien pour s’assurer que notre réseau puisse répondre aux besoins de la population et qu’il reste pleinement sécuritaire. »
Qu’en est-il de la pénurie de la main-d’oeuvre, de la surchauffe du marché, de l’annulation possible d’appels d’offres en raison de prix beaucoup plus élevés que les estimations, voire tout simplement des aléas de la météo, dont concepteurs et entrepreneurs sont tributaires ? Trop tôt pour en évaluer l’incidence sur la bonne marche des divers projets, admet-il.
« Cela dit, si l’on regarde pour 2021-2022, on estime que 83 % de la programmation prévue pour la voirie cette année-là a pu être réalisée. Ce taux, relate-t-il, était de 97 %, pour 2019-2020, et de 91 % en 2020-2021, pour l’ensemble de la programmation, cette fois. »
Directions régionales | Investissements |
Abitibi-Témiscamingue | 117 M$ |
Bas-Saint-Laurent | 440 M$ |
Capitale-Nationale | 500 M$ |
Centre-du-Québec | 176 M$ |
Chaudière-Appalaches | 435 M$ |
Côte-Nord | 666 M$ |
Estrie | 342 M$ |
Gaspésie–Iles-de-la-Madeleine | 350 M$ |
Lanaudière | 258 M$ |
Laurentides | 323 M$ |
Laval | 428 M$ |
Mauricie | 253 M$ |
Montérégie | 774 M$ |
Montréal | 1 G$ |
Nord-du-Québec | 125 M$ |
Nunavik | 66 M$ |
Outaouais | 222 M$ |
Saguenay–Lac-Saint-Jean | 258 M$ |
Cet article est tiré du Supplément thématique – Infrastructures et grands travaux 2022. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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