Lab-École de Rimouski : un design intégré à la topographie du site

C’est avenue Léonidas, à l’une des extrémités d’un nouveau quartier résidentiel et familial de Rimouski, que pousse tranquillement le nouveau Lab-École. Cette construction de deux étages et de 6000 mètres carrés se déclinera en deux pavillons, un principal et un sportif, ainsi qu’en 25 classes, 17 primaires et 8 préscolaires. Elle comptera aussi un gymnase double et des locaux d’apprentissage connexes comme une salle d’art, une salle de musique et un atelier de cuisine. « L’accent est mis sur les espaces communs partageables et transformables, comme une agora avec des endroits où manger », ajoute Katarina Cernacek, architecte associée chez Lapointe Magne & associés. Le consortium d’architectes formé de ce dernier et de L’ŒUF Architecture a remporté en février 2020 le concours organisé par l’organisme à but non lucratif Lab-École à l’origine du présent projet.

Malgré le programme et le budget serrés du ministère de l’Éducation, et ce, pour chaque construction d’école, il importait, pour l’équipe de conception, de pouvoir mettre en pratique les recherches sur l’impact des espaces de qualité. « Éclairage naturel, contact avec la nature, qualité de l’air, acoustique, flexibilité des lieux : tous ces éléments, c’est déjà bien connu et documenté, ont un impact sur le bien-être et sur l’apprentissage des enfants », soutient Katarina Cernacek. La force du design est son intégration à la topographie du site. « Il s’agit d’une école sous une grande toiture, qui a des pentes et des versants multiples, ce qui répond à cette topographie ondulée, et sous laquelle se retrouve toute une communauté. » Un autre point important est le contact constant avec l’extérieur. À certains endroits, l’école est très étroite, ce qui permet un contact entre le champ et la forêt. Des vues et des accès multiples ainsi que des espaces extérieurs de différentes dimensions et orientations complètent l’ensemble pour créer à la fois des milieux de vie, de jeux et d’apprentissages.

La construction s’érige sur une dalle sur sol en béton, et une structure d’acier soutient une dalle de béton sur pontage au deuxième niveau. Des colonnes d’acier supporteront la fameuse toiture en bois d’œuvre, composée de poutres en lamellé-collé et d’un pontage de bois. « On est dans un bâtiment de bois massif. Le revêtement extérieur est entièrement en aluminium, avec des profilés d’aluminium verticaux sur les murs et le même profilé recouvrant la toiture », précise l’architecte. La charpente de toiture en bois d’œuvre exposée représente le plus gros défi du projet à cause de l’intégration particulière des systèmes électromécaniques qu’elle requiert. « Il faut vraiment tout planifier jusqu’à la distribution de chaque conduit électrique », explique Katarina Cernacek. Les poutres ont été prépercées afin de faire passer les conduits.

Affiché par le Centre de services scolaire des Phares, l’appel d’offres a été remporté par Technipro, un entrepreneur général de Rimouski. L’ingénieur en structure est Latéral, Vinci Consultants prend en charge l’ingénierie civile et GBI, l’ingénierie mécanique et électrique. Pratte Paysage + agira à titre d’ingénieur paysager.

Débuté en décembre 2021, le chantier doit se poursuivre jusqu’en octobre 2023. À l’heure actuelle, les travailleurs apportent les dernières touches aux fondations. Ils s’attaqueront ensuite à une étape cruciale : la montée de la structure d’acier puis de la charpente en bois. Le tout se déroulera durant l’été et l’automne, afin d’avoir terminé à l’hiver. Le cout actuel du projet est de 33,9 millions de dollars.