Réhabilitation des piles du pont Le Gardeur

17 août 2016
Marie Gagnon

Le pont Le Gardeur, qui relie Montréal à Repentigny via la route 138, verra ses appuis remis à neuf au cours des trois prochaines années. 

Le ministère des Transports (MTQ) vient en effet de confier à l’entrepreneur général Grandmont la réfection, par gainage d’une surépaisseur de béton, de 19 des 24 piles de l’ouvrage construit en 1938. Le chantier d’une valeur de 17,9 millions de dollars prévoit également des travaux d’enrochement pour contrer l’affouillement observé à la base de 14 de ces piles.

 

« Ce sont des travaux préventifs pour assurer la longévité de l’ouvrage et contrer l’érosion du lit de la rivière, indique la porte-parole du MTQ Catherine Morin. Ils se dérouleront sur trois saisons, entre 2016 et 2018, avec un parachèvement en 2019. La première phase concerne la structure est, entre Repentigny et l’île Bourdon et doit s’amorcer ces jours-ci. Quant aux phases deux et trois, elles porteront sur la structure ouest, entre l’île Bourdon et Montréal, et seront réalisées au cours des saisons subséquentes. »

 

Elle rappelle du même souffle que le pont Le Gardeur est composé de deux structures à poutres d’acier totalisant 924 mètres de longueur et séparées par une chaussée de 650 mètres qui sillonne l’île Bourdon. Sa portion est compte 8 piles et sa portion ouest en compte 16. Bien que le pont soit considéré en bon état - il a été entièrement reconstruit au début des années 2000 –, ses piles laissent aujourd’hui transparaître des signes d’usure auxquels le MTQ doit remédier.

 

Selon un rapport d’inspection réalisé en 2010 par la firme Dessau, les piles du pont Le Gardeur sont effectivement en mauvais état. Les ingénieurs ont relevé des fissures allant de 0,8 à plus de 3,0 millimètres (mm) sur les fûts des piles immergées. Ils ont également constaté une désagrégation plus ou moins importante du béton ainsi qu’un délaminage laissant apparaître des barres d’armature corrodées. Ils ont de plus confirmé la dégradation du lit de la rivière des Prairies sous les semelles des piles 6, 7 et 8, constatée lors d’une inspection sous-marine en 2008.

 

« Les travaux de gainage sont prévus sur 6 piles de la structure est et 14 piles de la structure ouest, précise Catherine Morin. Ils seront réalisés selon la méthode à sec, c’est-à-dire que l’entrepreneur installera des batardeaux au pied des piles à réparer, précise Catherine Morin. Selon le niveau de l’eau, il utilisera une barge pour accéder au site, sinon il construira une jetée temporaire. Le projet prévoit l’aménagement de quatre jetées au total, pour toute la durée des travaux. Mais pour éviter de trop perturber le milieu naturel, seulement deux jetées pourront être construites à la fois. »

 

L’entrepreneur Grandmont procédera également à des travaux d’enrochement sur 4 piles de la structure est et 10 piles de la structure ouest. Dans son étude d’impact sur l’environnement soumise au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), le MTQ fait référence à une étude hydraulique qui recommandait, en 2004, l’utilisation de pierres allant de 300 à 500 mm pour la protection des semelles.

 

« Compte tenu des conditions hydrauliques, de la profondeur des glaces et des habitats aquatiques, nous utiliserons différents calibres de pierres, soit du 50-250 ; du 200-300 ; du 300-500 et du 400-600, signale la porte-parole du ministère. Dans certains cas, des blocaux de 1 000 mm seront aussi employés. Ce faisant, les semelles qui sont recouvertes de sédiments seront dégagées et, si leur état le nécessite, elles seront réparées dans le cadre du même contrat. »

 

Elle conclut en précisant que les plans et devis ont été préparés par les professionnels de Cima+. Pour ce qui est de la surveillance des travaux et le contrôle de la qualité, le contrat n’a pas encore été accordé. Ce qui n’empêchera pas les équipes de Grandmont de se mettre au travail. Déjà, le 11 juillet, l’entrepreneur se mobilisait au chantier en vue d’un coup d’envoi au cours des prochains jours.

 

Cet article est paru dans l’édition du vendredi 22 juillet 2016 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous