4 meilleures pratiques pour un secteur de la construction aux prises avec des difficultés financières

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2 août 2022| Par HUB International

En raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et des pénuries de main-d’œuvre persistantes, le secteur de la construction subit une pression financière croissante. Des pratiques exemplaires de base en matière de gestion des risques et une présélection rigoureuse des sous-traitants peuvent aider les entreprises de construction à se protéger, et ce, avant que des faux pas ne mènent à l’échec.

Le secteur de la construction est sorti relativement indemne de la pandémie de la COVID-19 – en fait, après une pause initiale, l’activité de construction a repris à un rythme record sur la plupart des marchés.

 

Étant donné que la plupart des activités de construction se déroulent à l’extérieur avec des travailleurs physiquement éloignés, l’ajout d’équipements de protection individuelle (EPI), de stations de lavage des mains et d’autres protocoles de sécurité de base relatifs à la COVID-19 a rendu le retour au travail relativement simple pour la plupart des entrepreneurs.

 

Cette situation s’est traduite par une activité de construction soutenue en Amérique du Nord depuis l’apparition de la COVID au début de 2020. Les nouvelles constructions au Canada ont été évaluées à 75,6 milliards de dollars en 2020; bien que ce montant ait diminué par rapport à 2019, en raison de la pandémie et d’autres facteurs, il représente toujours un marché historiquement fort et en croissance.[1]

 

Cependant, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et une forte augmentation des coûts des matériaux de construction ont menacé la viabilité de nombreux projets. Au début de 2021, 60 % des entrepreneurs canadiens ont déclaré qu’une pénurie de matériaux freinait l’activité. Le bois était la pénurie la plus souvent signalée[2] alors que l’augmentation de son coût a entraîné une hausse moyenne de près de 20 000 $ du prix des maisons neuves.[3] De plus, la diminution de la capacité d’expédition par camion et par train a créé des obstacles logistiques qui peuvent faire exploser les délais de réalisation des projets.[4]

 

Cette convergence des pénuries de main-d’œuvre, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et du coût élevé des matériaux de construction pourrait contribuer à une flambée des dépassements de coûts des projets, des retards et, en fin de compte, des défaillances  – en particulier parmi les principaux sous-traitants et corps de métier – d’ici la fin de 2022.

 

Protéger l’entreprise

Avec tant d’enjeux, de nombreux propriétaires et entrepreneurs principaux ont recours aux cautionnements ou à l’assurance contre les manquements des sous-traitants (ACMS) pour se protéger contre les manquements en aval. Bien que ces deux types d’assurance présentent certaines similitudes, il existe des différences importantes : les cautionnements offrent aux bénéficiaires (principalement les propriétaires et les entrepreneurs principaux) une garantie de tiers que l’entrepreneur cautionné remplira ses obligations contractuelles envers le client, tandis que l’ACMS protège l’entrepreneur principal contre les risques associés au manquement des sous-traitants, au défaut d’exécution ou à toute autre violation importante du contrat.

 

Avec des chaînes d’approvisionnement sous tension, des coûts de matériaux plus élevés et des délais de plus en plus serrés, les souscripteurs de cautionnement et d’ACMS surveillent la situation de près. Pendant ce temps, les entreprises de construction ont besoin d’une solide gestion des risques pour protéger leurs résultats.

 

Avec des problèmes qui se profilent, il est important pour le secteur d’avoir des procédures de gestion des risques solides, qui ont souvent pris le pas sur la rentabilité et la productivité lors du dernier boom de la construction. Voici quatre bonnes pratiques qui peuvent aider les entreprises de construction à protéger leurs résultats :

  1. Revenir à l’essentiel. Parce que la construction a explosé depuis la récession de 2008, de nombreuses meilleures pratiques de gestion de projets ont été négligées. Les entreprises de construction devraient se recentrer sur les éléments fondamentaux tels que la gestion agressive des flux de trésorerie des projets, la surveillance attentive des sous-facturations du projet et le déploiement d’équipes bien formées qui travaillent de manière sûre et productive.
  2. Choisir judicieusement les travaux. Surcharger le pipeline avec des travaux non rentables entraîne des problèmes de trésorerie, de disponibilité de la main-d’œuvre et de respect des délais. Compte tenu de l’abondance des travaux disponibles sur la plupart des marchés, les entrepreneurs doivent maintenir une stratégie d’appel d’offres disciplinée, en se concentrant sur les travaux pour lesquels ils ont une expertise et des marges bénéficiaires solides, et en ne recherchant que les travaux qu’ils peuvent doter d’un personnel approprié.
  3. Mettre en place des procédures de présélection des sous-traitants. Il est essentiel que les entrepreneurs principaux mettent en œuvre des procédures de présélection rigoureuses pour tous les sous-traitants, et pas seulement pour les nouveaux partenaires commerciaux. Les entrepreneurs principaux doivent examiner les bilans des sous-traitants, les calendriers des travaux en cours et les arriérés, car de nombreux bilans des sous-traitants peuvent être très différents aujourd’hui de ce qu’ils étaient il y a un an. L’émergence de nouveaux outils d’évaluation de la solvabilité des sous-traitants et des services antérieurs des sous-traitants impartis peut aider les entrepreneurs principaux.
  4. Créer une chaîne d’approvisionnement résiliente. Les procédures des chaînes d’approvisionnement sont désormais allégées et très efficaces, mais aussi fragiles. De nombreux entrepreneurs l’ont appris directement lors de la pandémie. Les pratiques de gestion de la chaîne d’approvisionnement juste à temps fonctionnent bien tant que les chaînes d’approvisionnement fonctionnent normalement. Mais lorsque les chaînes d’approvisionnement sont soumises à des contraintes extrêmes, les choses peuvent rapidement s’effondrer. De nombreux entrepreneurs doivent connaître la différence entre une chaîne d’approvisionnement efficace et une chaîne d’approvisionnement résiliente – et apprendre à construire cette dernière.

Communiquez avec votre courtier d’assurance spécialisé dans l’industrie de la construction afin de vous tenir au fait des tendances et des développements susceptibles d’avoir un impact sur votre position en matière de gestion des risques.

 


1. Daily Commercial News, “2020 U.S. and Canadian Construction Performances in Review”, consulté le 3 septembre 2020.

2. U.S. Chamber of Commerce, Q4 2020 Commercial Construction Index, 3 février 2021.

3.  Financial Post, “Homebuilders have been busy during the pandemic, but Canada still needs more housing”, 8 juillet 2021.

4. Canadian Contractor, “WRLA issues second building materials update”, 21 mai 2021.