Perspectives 2022 - Surfer sur la vague de la construction

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28 janvier 2022| Par HUB International

La construction poursuivra son essor en 2022, mais les entreprises de construction faisant preuve d’une plus grande résilience face aux pénuries se distingueront de la concurrence.

En 2020 et 2021, une pandémie mondiale était un risque inconnu que l’industrie de la construction n’a jamais pu anticiper. Mais en 2022, ce risque n’empêchera pas l’industrie d’avancer avec confiance vers l’avenir.

 

Le problème le plus urgent ? En un mot, il s’agit des « pénuries », plus spécifiquement impliquant les matériaux et la main-d’œuvre. Le fait de ne pas disposer des matériaux ou du personnel nécessaires pour mener à bien un projet dans les délais impartis peut nuire aux revenus et aux résultats.

 

Il existe d’importants défis en matière de gestion des risques et d’assurance, ainsi que des opportunités. La construction modulaire et les technologies émergentes peuvent améliorer la productivité, mais introduisent également de nouveaux risques. Les performances et les défaillances des sous-traitants, les cyber risques et la sécurité des sites continuent de perturber le secteur de la construction.

 

Le prix à venir, bien sûr, est le marché de la construction en plein essor en Amérique du Nord. Cela fait peut-être de la résilience — dans la gestion des risques liés à la chaîne d’approvisionnement tout comme en pénuries de main-d’œuvre — les problèmes les plus importants pour l’industrie de la construction en 2022.

 

Voici à quoi s’attendre en construction en 2022

1. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement peuvent s’imposer comme une nouvelle normalité

En 2021, les entrepreneurs ne pouvaient pas obtenir suffisamment de fournitures pour terminer les travaux à temps et en respectant le budget.

 

Les pénuries de matériaux provoquées par COVID-19 qui ont interrompu la chaîne d’approvisionnement se sont poursuivies tout au long de 2021. Le variant delta du virus, ainsi que les catastrophes naturelles, ont interrompu les chaînes d’approvisionnement de plusieurs matériaux.[1] Et malheureusement, ces perturbations de la chaîne d’approvisionnement se poursuivront en 2022.

 

La tempête hivernale qui a frappé le sud des États-Unis a interrompu la production de produits chimiques utilisés dans la fabrication des membranes de toiture, les rendant pratiquement indisponibles.[2]

 

Et la pénurie de bois d’œuvre est à peine en train de se régler — les contrats à terme par milliers de pieds-planche étaient de 610 dollars américains début novembre, en baisse par rapport au record de 1 711 dollars américains en mai, mais toujours loin d’environ 250 dollars américains en avril 2020.[3]

 

Selon un sondage, plus de 90 % des constructeurs ont déclaré qu’il y avait des pénuries d’appareils électroménagers et de bois d’œuvre, tandis que 90 % avaient des pénuries de contreplaqué et 87 % ont déclaré qu’il y avait des pénuries de fenêtres et de portes.[4]

 

Les pénuries de matériaux interrompent les flux de trésorerie, affectant les coûts, les échéanciers et les budgets. Les entrepreneurs ont de la chance s’ils peuvent payer les matériaux en surenchère pour les mettre en réserve. Les retards de projet liés à l’approvisionnement obligent les entrepreneurs à se démener pour prolonger les polices chantiers arrivant à expiration.

 

La clé pour atténuer les problèmes de la chaîne d’approvisionnement réside dans la résilience : engagement avec les fournisseurs, création de réserves de matériaux et développement de fournisseurs alternatifs. Il est également important de reconsidérer la dépendance à l’égard des fournitures fabriquées à l’étranger et de l’approvisionnement en matériaux juste à temps, ce qui rend important l’établissement de fournisseurs locaux et régionaux lorsque cela est possible.

 

2. Des matériaux alternatifs vont enfin émerger, mais pas en raison de problèmes d’approvisionnement

Après avoir été pendant des années la « prochaine innovation la plus importante » qui ne s’est jamais vraiment imposée, les matériaux de construction alternatifs feront leur apparition en 2022.

 

Mais l’utilisation accrue de matériaux alternatifs aura moins à voir avec la réduction des problèmes d’approvisionnement que l’amélioration de la qualité des matériaux eux-mêmes.

 

Pensez au bois lamellé-croisé, également connu sous le nom de « bois massif ». Bien qu’il ne résolve pas les problèmes d’approvisionnement en bois, sa solidité et sa résistance au feu améliorée en font une alternative viable pour certaines applications, et sa fabrication nationale aide à atténuer les problèmes de la chaîne d’approvisionnement.

 

Parmi les autres nouveaux matériaux, citons le béton « flexible », qui a une plus grande durabilité que le béton ordinaire, ce qui réduit le besoin de réparations coûteuses sur toute la ligne.

 

Il y a des inconvénients : les matériaux de construction alternatifs n’atténuent pas complètement les risques liés à la chaîne d’approvisionnement et ne sont pas sans défaut. Le coût des matériaux alternatifs peut également constituer un problème.

 

Ainsi, lorsqu’ils explorent ces nouveaux matériaux comme alternative, les entrepreneurs doivent vérifier les implications en matière d’assurance, y compris l’effet sur les biens, la couverture générale et la responsabilité du fait des produits.

 

3. La haute technologie pourrait-elle améliorer le recrutement ?

Il est probable que la pénurie de main-d’œuvre dans la construction s’aggravera en 2022, ce qui pose plus qu’un simple problème de projets retardés, mais de survie. Même avec un boom des projets de construction, cela n’a pas d’importance pour les entrepreneurs s’ils n’ont pas la main-d’œuvre pour les réaliser.

 

La dure réalité macroéconomique : d’ici 2030, le travailleur canadien de la construction aura en moyenne 42 ans, et les jeunes ne se pressent pas pour travailler dans la construction.[5] Au cours de la prochaine décennie, les entreprises devront recruter près de 310 000 travailleurs de la construction pour remplacer ceux qui partent à la retraite et répondre à la demande. Un rapport estime que l’industrie pourrait manquer de 81 000 travailleurs d’ici 2030.[6]

 

Avec un salaire annuel médian d’environ 57 000 $ CA,[7] le salaire peut ne pas plaire aux jeunes travailleurs, compte tenu de la nature du travail. Les programmes de formation en apprentissage rémunérés sont une solution, et les programmes de formation professionnelle contribuent particulièrement à la rétention.

 

Mais les tendances dans la construction elle-même peuvent offrir la meilleure solution. La construction modulaire offre la possibilité d’exercer un métier dans un environnement protégé. Et la technologie joue un rôle : non seulement elle améliore la productivité, mais les drones, la robotique et les outils numériques dans la construction séduisent les jeunes travailleurs.

 

De plus, les jeunes travailleurs auront des compétences en technologie qui pourraient manquer aux travailleurs de la construction plus âgés, ce qui mettra cette population plus jeune[8] en demande et contribuera à augmenter les salaires d’entrée. Et le fait d’offrir des avantages de manière volontaire aux employés peut également donner aux entrepreneurs un avantage pour attirer les employés.

 

4. La technologie — et ses risques — passeront au premier plan

La technologie va poursuivre sa marche ininterrompue vers tous les aspects de la construction et aura un impact profond sur l’activité.

 

L’utilisation des drones prend son envol[9] et l’impression 3D à l’échelle industrielle dépasse le stade de la preuve de concept. Et de plus en plus d’entrepreneurs utilisent des robots de construction automatisés et des véhicules autonomes. Des outils de gestion de projet intelligents rendront la planification et la budgétisation plus efficaces. Les robots et les capteurs portables améliorent l’efficacité et la sécurité.

 

L’enjeu est considérable : la technologie devrait améliorer la productivité de l’industrie jusqu’à 60 %, offrant jusqu’à 1,6 billion de dollars américains par an en valeur incrémentielle.[10]

 

L’inconvénient est un risque accru, en particulier la cybercriminalité. La technologie rend les entrepreneurs et leurs clients vulnérables aux rançongiciels, au piratage psychologique et à d’autres cyberattaques. Une étude a montré que 75 % des entreprises liées à la construction avaient subi un cyberincident au cours des 12 mois précédents.[11]

 

Les assureurs ont des directives plus strictes que jamais pour la couverture cyber et les primes de cyberassurance augmenteront de 20 % ou plus en 2022. Cela place l’industrie dans une réalité inconfortable : la cyberassurance n’est plus facultative. Les attaques ne feront qu’augmenter et ceux qui ne sont pas couverts pourraient finir par subir des pertes dévastatrices.

 

Aller de l’avant en 2022

Les opportunités de croissance se multiplient, mais comme l’ont montré les deux dernières années, l’industrie ne peut rien tenir pour acquis. Le déterminant le plus important du succès ? La capacité de naviguer les incertitudes des fournisseurs, de la main-d’œuvre et des finances en 2022.

 

Il faudra adopter un type de résilience, de planification et de gestion des risques qui peut être étranger aux entreprises de construction expérimentées.

 

Travailler avec un courtier est le meilleur moyen de contrer les risques et de renforcer la résilience. Doté des connaissances et de l’expérience de l’industrie de la construction et de ses acteurs de l’assurance, le bon courtier peut vous aider à obtenir la bonne assurance aux bons montants au moindre coût.

 


1. Ontario Construction News, « Construction supply chain shortage still causing major problems », 29 septembre 2021.
2. Sika Sanafil, « What the Heck is Happening with Roofing!? », 8 août 2021.
3. Trading Economics, Chicago lumber futures, consulté le 5 novembre 2021.
4. Wall Street Journal, « Builders Hunt for Alternatives to Materials in Short Supply », 6 octobre 2021.–
5. BuildForce Canada, « Construction and Maintenance Looking Forward: National Summary », mars 2021.
6. Canada Immigration News, « As Canada’s Economy Rebounds, Construction Industry Needs Hundreds of Thousands of Workers », 18 juin 2021.
1. Statistique Canada, « Salaires et traitements », consulté le 29 octobre 2021.
8. ConstructConnect, « Using Construction Tech to Attract Younger Workers », 5 avril 2019.
9. ConstructConnect Daily Commercial News, « Inside Innovation: Drone usage set to take off in 2021 », 12 mai 2021.
10. McKinsey, « The next normal in construction », juin 2020.
11. Forrester, « Cybersecurity Trends », 13 septembre 2021.