Plâtrier: un métier aux multiples facettes

24 octobre 2013
Par Dominique Lemoine

Apprendre sur le tas en pratiquant beaucoup et en recevant des conseils de vieux routiers est bon, mais suivre des cours est mieux, dirait Patrice Bonneau, entrepreneur en plâtrage. Selon lui, le métier de plâtrier est vaste et la formation continue est un bon moyen d'explorer ses possibilités.

Un plâtrier pose avec machine ou truelle des enduits calcaires (plâtre, célanité, mortier, ciment, stuc, composition métallique, enduits acryliques et autres succédanés). Aussi, il tire et remplit des joints de murs de gypse, fabrique et installe des moulures de plâtre, et fait le moulage et la pose d'ornements.

 

Habiletés nécessaires

Comme pour plusieurs autres métiers de la construction, il faut avoir ou acquérir des connaissances en mathématiques, dessin technique et chimie des matériaux. La personne idéale est minutieuse, précise et créative, elle travaille proprement, elle est en bonne condition physique et flexible, et n'a pas le vertige.

 

Formation nécessaire

Le programme d'études idéal comme porte d'entrée est le diplôme d'études professionnelles (DEP) en plâtrage, d'une durée de 810 heures. Car pour obtenir le certificat d'apprenti, il faut présenter à la Commission de la construction du Québec (CCQ) un relevé des apprentissages démontrant la réussite du DEP et une garantie d'emploi d'au moins 150 heures.

 

Ensuite, trois périodes d'apprentissage de 2 000 heures chacune permettent d'être admis à l'examen de qualification provinciale menant au certificat de compétence de compagnon du métier.

 

Perspectives professionnelles

Le taux de placement des diplômés semble à la hausse. En effet, il est passé d'une moyenne générale de 85,5 % pour la période 2005-2009 à 90,2 % en 2010, selon l'enquête La Relance au secondaire en formation professionnelle (MELS).

 

Le volume de travail se trouve à 60 % dans les secteurs institutionnel et commercial, et à 40 % dans le résidentiel. La situation devrait être favorable dans les prochaines années, car selon la CCQ des projets majeurs sont prévus et l'activité devrait demeurer élevée en construction et rénovation résidentielles.

 

Une journée dans la vie d'un entrepreneur spécialisé en plâtrage-tirage de joints

Patrice Bonneau, 39 ans, de Bonsecours, a commencé à tirer des joints en 1999 pour l'entreprise de son père. « J'ai appris sur le tas ». Mais au fil des ans (2002-2005), il a suivi avec la CCQ des cours de perfectionnement. Aujourd'hui, chef de sa propre entreprise, il est en processus de reconnaissance de ses acquis. Pour obtenir son DEP de l'École des métiers de la construction de Montréal (EMCM), il passe les mêmes tests que l'étudiant conventionnel.

 

Il a aussi prévu en 2013, pour améliorer sa polyvalence, suivre des cours en acrylique, et en fabrication et installation de moulures de plâtre. Il dit qu'en théorie le domaine du plâtrage est « très large » avec beaucoup de champs d'action, mais que dans la pratique courante il s'agit surtout de tirage de joints ; l'acrylique et les moulures étant des « spécialités très rares », d'où la pertinence d'aller en formation.

 

S'il peut donner un conseil à ceux qui s'intéressent au métier, ce serait de se rendre aux journées portes-ouvertes des écoles professionnelles ou de rencontrer un plâtrier pour vérifier leur intérêt pour le métier. « Suivre un cours c'est toujours important. Dans la construction c'est beaucoup plus facile quand tu es en règle. Tu pratiques toutes les facettes, donc peu importe l'employeur tu vas être compétent. »

 

Rendre service aux gens, la fierté ressentie par rapport à la qualité d'un travail bien fait et la possibilité de devoir se déplacer dans plusieurs lieux de travail différents par semaine sont les aspects qu'il préfère. Le tirage de joints peut même mener plus loin. Vers 2000, l'entrepreneur a été invité à participer comme sous-traitant à des projets en Slovaquie et au Chili. « C'était intéressant pour montrer notre expertise. »

 

Le métier présente aussi certains défis. Les maisons ordinaires de type bungalow ne posent pas de problèmes. « Ça se complique quand les plafonds sont très hauts, par exemple 28 pieds de haut, et qu'il faut quatre pattes d'échafaudage. » Les murs arrondis et l'espace disponible pour les échafauds à l'intérieur peuvent aussi être des défis. Il faut avoir « un bon coup de poignet » et peu de non-initiés tentent le coup.

 

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