La construction institutionnelle sur les chantiers du domaine de la santé

15 juin 2012
Par Christian Chaloux

La construction institutionnelle maintient la cadence en sol québécois, portée plus particulièrement par les chantiers du domaine de la santé. Établissements d’enseignements, culturels et de détention sont aussi de la partie.

L’année 2012 permet d’analyser la mi-parcours du Plan québécois des infrastructures 2010-2015. La construction de bâtiments institutionnels maintient le rythme de croissance enregistré depuis 2010 avec des enveloppes significatives engagées dans des projets qui touchent la santé, l’éducation, la justice, la culture et le monde municipal.

 

La bonne nouvelle pour les maîtres d’oeuvre du domaine institutionnel est la fin des pourparlers dans bien des projets qui peuvent passer de la table à dessin au chantier. Certains projets ont reçu la bénédiction gouvernementale en fin d’année 2011 et d’autres recevront le feu vert d’ici quelques mois.

 

Les analystes s’entendent pour dire que l’activité sur les chantiers institutionnels suit une courbe de croissance équivalente à celle observée dans les deux dernières années. Les heures travaillées ont fait un bond significatif comparativement au début du millénaire, en constante augmentation depuis 2010.

 

Les secteurs de l’éducation et de la santé accaparent 80 % de l’enveloppe budgétaire allouée à la construction institutionnelle. La répartition de la valeur des permis de bâtir dans ce secteur montre que les écoles comptent pour 42 % des permis émis, la santé pour 25 % et les foyers pour 13 %.

 

Établissements de santé

Outre les chantiers se traduisant par la matérialisation des nouvelles installations des centres hospitaliers universitaires de Montréal, les projets d’importance dans le domaine de la santé ne manquent pas en sol québécois, loin de là même. À commencer par celui du Centre hospitalier universitaire de Québec, le CHUQ, dont la valeur se situe maintenant à 850 millions de dollars. Quelques travaux préparatoires ont été exécutés en 2011 et les plans et devis finaux doivent être déposés cette année.

 

L’Hôpital général juif de Montréal, pour sa part, a entamé un plan de réfection en trois phases évaluées à près d’un demi-milliard de dollars. La phase 1, d’une valeur de 120 millions, consiste en l’ajout d’un pavillon de soins critiques d’ici 2013. Les phases 2 et 3, qui totalisent 300 millions, porteront sur la construction de nouvelles installations pour les soins spécialisés ainsi que de nouvelles chambres. Leur mise en oeuvre devrait s’amorcer en 2014.

 

De son côté, la construction de l’hôpital Shriners pour enfants de Montréal (127 M$) a été enclenchée en novembre dernier sur le campus Glen du Centre hospitalier de l’Université McGill. L’hôpital St. Mary, lui, sera agrandi au coût de 113 millions, un projet qui se traduira par l’ajout de deux étages aux huit existants et l’exécution de travaux de rénovation intérieure.

 

C’est sans compter que l’Institut de Cardiologie de Montréal ira de l’avant avec son projet englobant la construction d’un nouveau centre de formation d’excellence en santé cardiovasculaire, le regroupement des services ambulatoires ainsi que l’agrandissement et le réaménagement de l’urgence. On procède à l’élaboration du dossier d’affaires initial de ce projet d’investissement de l’ordre de 90 millions de dollars.

 

Établissements d’enseignement

Le budget investi dans les écoles du Québec commence à prendre forme. Les universités bénéficient d’une enveloppe de 226 millions de dollars pour le maintien des actifs immobiliers et le développement des systèmes d’information. Précisons que 19,5 millions sont affectés aux travaux de réaménagement et 119,6 millions à la rénovation de bâtiments, dont 43,8 millions pour le rattrapage en matière de rénovation.

 

L’octroi de crédits totalisant 155,3 millions de dollars aux établissements d’enseignement collégial a été annoncé dernièrement par le gouvernement du Québec. Les investissements visent à permettre le rajeunissement et le maintien des parcs mobilier et immobilier, ainsi que la résorption du déficit d’entretien des cégeps.

 

Enfin, l’aide gouvernementale attribuée aux commissions scolaires pour l’année 2011-2012 en vertu de la mesure Maintien des bâtiments du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) s’élève à 366 millions de dollars. Les listes des travaux par région sont disponibles sur le site du MELS, section centre d’information.

 

Établissements de détention

Les investissements dans les centres de détention québécois profitent à plusieurs municipalités, dont :

  • Amos : 111 M$
  • Roberval : 107 M$
  • Sept-Îles : 178 M$
  • Sorel-Tracy : 143 M$

Les sommes allouées à ces projets, qui devraient se terminer d’ici 2014, totalisent plus de 430 millions de dollars.

 

 

Le projet de centre de détention d’Amos a été annoncé en 2008, mais les délais ont été nombreux. Les demandes d’offres pour les services professionnels et la conception des plans et devis sont maintenant complétées. L’appel d’offres visant à sélectionner l’entrepreneur à qui sera confiée l’exécution des travaux devrait être émis dans les prochains mois.

 

Le centre de détention de Roberval comptera 180 cellules. Le mandant pour la gérance du projet a été octroyé à Pomerleau. Les plans et devis ont été conçus par un consortium réunissant les architectes Boudreault Levasseur + Parizeau Pawulski + St-Gelais Montminy. Le projet comporte 42 lots de construction.

 

Le projet de l’établissement de Sept-Îles, lui, est à l’étape de la finalisation du dossier d’affaires. Les travaux devraient être entrepris à l’automne en vue d’une ouverture en 2014.

 

À Sorel-Tracy, le chemin est plus long puisque l’établissement sera réalisé sur la base d’un partenariat public-privé. L’appel de propositions a été lancé pour la conception, la construction, le financement et l’entretien. Trois candidats ont été retenus et ils ont jusqu’en septembre pour déposer une proposition détaillée. L’annonce du soumissionnaire sélectionné est prévue en décembre 2012.

 

Établissements culturels

Dans le domaine culturel, soulignons le projet de la Citadelle de Québec, dont le coût est évalué à 165 millions. Les travaux de rénovation s’y échelonneront jusqu’en 2020. Outre un musée, la Citadelle réunit des bureaux, des installations pour le gouverneur général ainsi que les quartiers du 2e bataillon du Royal 22e Régiment.

 

Toujours dans la Capitale-Nationale, un autre projet majeur est maintenant en voie de réalisation : la construction du nouveau pavillon du Musée national des beaux-arts du Québec. Évaluée à quelque 90 millions de dollars, elle se poursuivra jusqu’à l’été 2014. Cet agrandissement de 3 824 mètres carrés portera la signature du consortium réunissant Office of Metropolitan Architecture, qui a son siège social aux Pays-Bas, et Provencher Roy + Associés Architectes, de Montréal.

 


Cet article est tiré du Supplément thématique – Projets 2012. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !