Boum en vue dans le génie civil et la voirie

23 juillet 2014

Deuxième année consécutive d’accalmie dans le secteur génie civil et voirie. À l’aube d’un nouveau boum.

Par Rénald Fortier

 

Malgré un début d’année en-deçà de ses attentes, la Commission de la construction du Québec(CCQ) maintient sa prévision de 33 millions d’heures travaillées pour le génie civil et la voirie en 2014, du moins pour l’instant. Selon ce scénario, le volume de travail serait ainsi légèrement supérieur à celui enregistré l’an dernier dans ce secteur, au terme d’un repli de l’activité de 11 % par rapport au sommet historique de 2012.

 

« Les données du premier trimestre sont quelque peu décevantes pour le secteur génie civil et voirie, le volume de travail ayant diminué de 3 % par rapport à la même période l’an dernier, observe Louis Delagrave, directeur de la recherche et de la documentation à la CCQ. Sur une base annualisée, le secteur totalisait 29 millions d’heures travaillées au premier trimestre, donc sous notre prévision. »

 

Celui qui analyse de longue date l’activité de construction au Québec note qu’il faut cependant se montrer très prudent avec les données recueillies au cours d’un premier trimestre, car il est plus souvent qu’autrement difficile de les interpréter avec justesse. Et d’autant plus dans le génie civil et la voirie, ce secteur étant particulièrement sensible à des variations saisonnières.

 

« Ça ne prend pas grand-chose pour que les données se révèlent décevantes en début d’année, précise-t-il. Comme même la température a une influence sur l’activité de construction, il est certain qu’elle n’a pas aidé cette année. D’ailleurs, l’hiver particulièrement rigoureux que nous avons connu a contribué à ralentir plusieurs indicateurs économiques au Québec. »

 

Pour l’heure, la CCQ ne perçoit à l’évidence pas d’indications allant dans le sens contraire de sa prévision, s’attendant donc toujours à ce que l’activité reprenne le chemin de la croissance dans le secteur génie civil et voirie. Si ce n’est pas dès 2014, ce le sera à partir de 2015. En 2014, la hausse importante des dépenses anticipée du côté des infrastructures municipales devrait aider à compenser la diminution des investissements dans le réseau routier provincial. De la même façon que la bonne tenue du sous-secteur transport d’énergie, par exemple, contrebalancerait le creux de vague dans lequel se trouve l’énergie éolienne.

 

Nouveau boum en vue

Si le scénario de la CCQ s’avère, c’est dire que le secteur génie civil et voirie affichera plus de 30 millions d’heures travaillées au compteur pour une sixième année consécutive. Et que tant 2014 que 2013 auront en quelque sorte marqué une accalmie de l’activité sur les chantiers, car la croissance prévue pour les deux années suivantes devrait propulser le volume de travail vers des plateaux encore jamais atteints.

 

Des chiffres ? Eh bien, selon les projections de la CCQ, ce sont 38 millions d’heures travaillées qui devraient lui être rapportées dès 2015 dans le génie civil et la voirie. Puis pas moins de 40 millions l’année suivante. Un véritable boum, donc.

 

Cette effervescence serait principalement alimentée par le sous-secteur des routes et infrastructures, lui qui passerait de 25 millions d’heures travaillées en 2014 à 31 millions en 2015, niveau auquel il se maintiendrait en 2016. La croissance serait aussi nourrie par celui des pipelines, où le nombre d’heures travaillées bondirait de 200 000 en 2014 et 2015 à 3 millions en 2016, si le projet Énergie Est de Trans- Canada Pipelines va de l’avant.

 

L’activité serait moins soutenue par les sous-secteurs des lignes de transport, des centrales d’énergie, quoiqu’ils amèneraient tout de même beaucoup d’eau au moulin en demeurant au-dessus de la barre des 6 millions d’heures jusqu’en 2016.

 

Pour Louis Delagrave, il est clair que la poursuite de la réalisation du complexe hydroélectrique de la Romaine, le remplacement du pont Champlain, la construction de l’oléoduc Énergie Est de TransCanada et la reconstruction de l’échangeur Turcot sont autant de grands projets qui contribueront plus particulièrement à faire tourner la roue de plus en plus rapidement dans le génie civil et la voirie. Et que ce secteur de l’industrie est sur le point de s’engager dans une nouvelle ère de prospérité.